Seuls les objectifs réalistes sont de bons objectifs
Une première étape consiste à définir une stratégie globale et des objectifs de décarbonisation en se basant sur la question suivante : À quel niveau de réduction des émissions de CO2 pouvons-nous réellement parvenir ? Cela ne peut être répondu qu'avec une évaluation précise de la base d'émissions de l'entreprise grâce à des pratiques transparentes de comptabilité carbone. Dans le cas des émissions de Scope 3, cela signifie que les entreprises doivent mettre en place un programme efficace d'engagement clé des fournisseurs, en commençant par les fournisseurs ayant le plus grand impact sur les émissions.
Des plateformes comme le programme d'approvisionnement du CDP, qui facilite la collecte de données sur les émissions de Scope 3 et l'évaluation de la performance en matière d'émissions des fournisseurs, sont déjà en place pour aider les entreprises de certains secteurs. Si l'impact des émissions n'est pas connu, il est judicieux de commencer par les fournisseurs qui représentent une part importante des dépenses de l'entreprise. L'entreprise peut engager ces fournisseurs à atteindre des objectifs d'engagement.
S'engager à la fois dans des objectifs de réduction à court et à long terme alignés sur des références scientifiques établit une feuille de route pour des progrès significatifs. Un autre élément de base sur le chemin à suivre concerne la gouvernance de l'entreprise : Comment garantir la mise en œuvre réussie de ces objectifs ? L'introduction de mécanismes de gouvernance climatique efficaces est essentielle pour intégrer les ambitions de réduction des émissions de carbone dans toute l'organisation. Cela implique la mise en place de structures pour intégrer les objectifs de décarbonisation dans la stratégie commerciale, l'incitation à la mise en œuvre en introduisant une tarification interne du carbone, par exemple, et la liaison de la rémunération des cadres à la performance en matière de durabilité.
Après avoir veillé à ce que la décarbonisation soit bien intégrée dans la structure de gouvernance interne, la question suivante se pose : Comment identifier, évaluer et mettre en œuvre les mesures et les technologies les plus efficaces de manière à obtenir à la fois des résultats rapides et durables, tout en tenant compte des capacités et des ressources de l'entreprise ? La première étape consiste à analyser les points chauds des émissions. La deuxième étape consiste à introduire des mesures et des technologies et à les évaluer en fonction des indicateurs de performance définis (par exemple, un indice de décarbonisation). Ce processus garantit que les mesures de réduction et d'évitement des émissions les plus efficaces sont priorisées. De plus, adopter les dernières innovations à faibles émissions de carbone et les pratiques d'approvisionnement durable peut entraîner d'importants avantages environnementaux et améliorations opérationnelles.
Faites le bien et parlez-en, l'histoire du changement en dit long
Enfin, la communication et une gestion du changement claire, y compris l'autonomisation et la qualification des employés, sont essentielles pour tirer le meilleur parti de ces opportunités. Commencer par le "pourquoi" de la décarbonisation donne un sens aux efforts, créant un sentiment de confiance et de soutien tant parmi les parties prenantes internes qu'externes. Une histoire de changement bien conçue, qui partage les progrès, les jalons ainsi que les défis de manière transparente, peut favoriser l'engagement et entraîner un changement de comportement. En interne, en combinaison avec l'autonomisation et la qualification des employés, l'histoire s'assure que les principales parties prenantes de l'entreprise et les membres de l'équipe sont à bord. À l'extérieur, la position de la marque de l'entreprise de cette manière attire les consommateurs, les investisseurs et les partenaires soucieux de l'environnement, renforçant ainsi la réputation et la compétitivité de l'entreprise.
Bien qu'il soit vrai qu'il existe des charges et des défis liés à la décarbonisation, se concentrer uniquement sur ces aspects peut conduire la communauté des affaires sur une voie dangereuse en ne parvenant pas à remplir sa part de l'Accord de Paris. Cela risque également de laisser de grandes opportunités commerciales liées à la décarbonisation sur la table. Ce que les entreprises doivent faire pour limiter le réchauffement climatique, c'est prendre des mesures audacieuses, réalistes et immédiates, mais ces actions n'ont pas à être préjudiciables au résultat net. Une approche de décarbonisation holistique comme décrite ci-dessus réduit non seulement l'impact environnemental d'une entreprise, mais peut également se traduire par un véritable avantage concurrentiel.